
La proposition de la taxe Zucman, envisagée comme une solution miracle face au déficit public abyssal et à l’endettement croissant de l’État, déchaîne désormais les passions. Ce qui devait être un simple débat économique se mue en une bataille juridique intense, où chacun, dans un exercice d’« oracle constitutionnel » discutable, prédit son invalidation par le Conseil constitutionnel.
Cette situation est d’autant plus préoccupante que les spécialistes s’accordent sur l’imprévisibilité des décisions de la Rue de Montpensier. Pourtant, une constante demeure : la grande liberté laissée au législateur pour atteindre des objectifs d’intérêt général, tels que la justice fiscale et le redressement des finances publiques. Mais cette liberté a ses limites, comme l’a cruellement démontré la censure de la contribution exceptionnelle de solidarité de François Hollande en 2012, jugée « confiscatoire » et attentatoire à l’égalité.
Cependant, la taxe Zucman n’est pas une simple redite. Élaborée par un économiste de renom international, elle prétend corriger les lacunes flagrantes de notre système fiscal, incapable de contrer les stratégies d’évitement sophistiquées des ultrariches. En incluant tous les actifs nets de dettes, y compris les biens professionnels, cette nouvelle taxe se veut une réponse plus adaptée, voire désespérée, à la réalité économique des fortunes colossales. Reste à voir si cette tentative de moralisation fiscale ne se heurtera pas, une fois de plus, aux contraintes constitutionnelles, laissant le budget de l’État dans une impasse persistante.






