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Le débat sur la «taxe Zucman» reporté à l'Assemblée, la justice fiscale une nouvelle fois sacrifiée face aux manœuvres politiques et aux divisions profondes.

Le débat sur la fameuse «taxe Zucman», censée rééquilibrer la justice fiscale, a été une nouvelle fois repoussé à l’Assemblée, révélant les profondes divisions au sein de la classe politique. Alors que le gouvernement a déjà essuyé plusieurs revers sur le budget 2026, cette décision de dernière minute de la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, de différer l’examen de cette mesure controversée, jette une ombre sur la volonté réelle de taxer le patrimoine. Les socialistes, qui avaient brandi la menace de la censure, voient leur ultimatum ignoré, confirmant ainsi l’impuissance de l’opposition face aux manœuvres gouvernementales.

L’excuse avancée, la prétendue indisponibilité du ministre de l’Économie Roland Lescure, sonne comme un prétexte fallacieux pour éviter un vote potentiellement désastreux. Pendant ce temps, les accusations fusent : la cheffe des députés écologistes, Cyrielle Chatelain, n’hésite pas à pointer du doigt le RN, accusé de faire traîner les débats pour échapper à ses responsabilités. Marine Le Pen, quant à elle, réaffirme son rejet de la taxe Zucman, préférant un impôt sur la fortune financière qui épargne, comme par hasard, la résidence principale.

Malgré les tentatives désespérées de trouver un «terrain d’atterrissage», l’espoir d’un compromis semble s’éloigner. Les débats sur le budget sont à peine entamés que déjà, les principaux points de friction sont mis sous le tapis. Une autre exigence socialiste, la suspension de la réforme des retraites, est également menacée, avec le président du Sénat, Gérard Larcher, annonçant sans détour son intention de la «rétablir» après le vote de l’Assemblée. Le scénario d’un budget qui ne satisfera personne et qui ne fera qu’aggraver les inégalités semble inévitable.