La tension monte à l’Assemblée, où le Parti Socialiste, mené par Olivier Faure, menace le gouvernement de « casus belli » si la controversée taxe Zucman est rejetée lors des débats budgétaires. Une posture qui pourrait bien plonger la France dans une nouvelle crise politique, avec la dissolution de l’Assemblée et des élections législatives anticipées.
Faure a clairement indiqué sur LCI que le sort de cette taxe, ou même d’une version édulcorée, sera décisif. Le rejet signifierait l’échec des négociations sur la « justice fiscale », un thème cher aux socialistes. Si le gouvernement refuse toute concession, Sébastien Lecornu pourrait faire face à une motion de censure, risquant une nouvelle dissolution et un chaos politique accru.
La proposition initiale de la taxe Zucman vise à imposer un impôt minimum de 2% sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, présentée comme l’ultime rempart contre l’optimisation fiscale. Face aux blocages, le PS propose un amendement moins ambitieux, fixant un impôt minimum de 3% sur les patrimoines de plus de 10 millions d’euros, excluant les entreprises innovantes et familiales. Même cette version modifiée, qui intègre les biens professionnels dans l’assiette fiscale, est perçue comme un point de rupture.
Faure prévient que sans ces 5 à 7 milliards d’euros récupérés sur les hauts patrimoines, il sera impossible de financer les mesures nécessaires pour épargner les classes populaires et moyennes, estimant les besoins à 15-20 milliards d’euros. Il accuse déjà les macronistes et Les Républicains de vouloir « bloquer la France » pour « protéger quelques milliardaires », une rhétorique qui annonce une campagne électorale particulièrement acrimonieuse si le scénario de la dissolution se concrétise. Le débat sur la taxe Zucman, stratégiquement repoussé par le gouvernement, ne fait que prolonger l’incertitude.
