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Le télétravail, jadis salué, devient un cauchemar pour les managers. Face aux salariés qui fuient le bureau, la cohésion d'équipe s'effrite et le malaise grandit, poussant les encadrants à l'épuisement.

Le télétravail, autrefois perçu comme une bouée de sauvetage en période de crise, s’est transformé en véritable fardeau pour bon nombre de managers. Alors que les entreprises tentent désespérément de retrouver une semblance de cohésion, les salariés, confortablement installés chez eux, semblent refuser catégoriquement de revenir au bureau. Une situation qui génère un malaise croissant chez les encadrants, contraints de jongler entre une productivité stable et une cohésion d’équipe en chute libre.

Julien, avocat associé à Paris, témoigne de ce combat quotidien pour faire revenir ses équipes. Malgré des tentatives de séduction – soirées, petits-déjeuners –, la résistance est palpable. Le constat est amer : si la productivité ne fléchit pas, la qualité des échanges est gravement compromise. Les réunions en visioconférence, souvent sans caméra activée, dégradent l’émulation et compliquent les dossiers complexes. Le manager doit s’adapter, mais cette adaptation est une source de stress et de tension pour lui et ceux qui font encore l’effort de venir sur site.

Cette quête désespérée de « proximité à distance » touche plus d’un salarié du privé sur cinq. Les managers sont contraints de multiplier les points et les visios, de gérer des échanges constants via des messageries comme Slack, tout en évitant le piège du micro-management, qui ne ferait qu’aggraver la défiance. Les défis sont immenses : maintenir le lien, éviter l’isolement, et préserver une culture d’entreprise qui se dilue inexorablement. La généralisation du travail à distance a complexifié la posture managériale, réduisant les échanges informels cruciaux et rendant le maintien de la cohésion d’équipe plus ardu que jamais. Ce « nouveau normal » exige une révision complète des pratiques managériales, car la confiance et la communication sont mises à rude épreuve par la distance et la déconnexion progressive des employés.