
L’inauguration de la plus grande usine d’aimants permanents d’Europe en Estonie, à Narva, est censée marquer un tournant. Soutenue par 14,5 millions d’euros de l’UE, cette initiative du groupe canadien Neo Performance Materials (NPM) devait libérer le continent de la mainmise écrasante de la Chine sur les terres rares. Pourtant, l’optimisme affiché semble déjà sombrer face à une réalité bien plus sombre. L’objectif de 2 000 tonnes par an, puis de 5 000 tonnes, destiné à alimenter les éoliennes et les véhicules électriques, paraît dérisoire face à la stratégie agressive de Pékin.
Alors que l’Europe et les États-Unis tentent désespérément de rattraper leur retard, la Chine intensifie sa pression. L’annonce, le 9 octobre, d’un renforcement drastique des contrôles d’exportation des terres rares par Pékin a semé la panique dans les capitales occidentales. Ce nouveau système de licences, mis en œuvre en avril 2025, est une réponse directe aux mesures protectionnistes américaines et menace de paralyser les chaînes d’approvisionnement mondiales. L’ambition européenne de souveraineté dans ce domaine critique pourrait bien se heurter à un mur infranchissable, laissant le continent plus vulnérable que jamais aux caprices du géant asiatique.






