
Le plan de rémunération colossal de 1 000 milliards de dollars proposé à Elon Musk, patron de Tesla, déchaîne les passions et sème la discorde parmi les actionnaires. Ce montant faramineux, soumis à leur approbation lors de l’assemblée générale annuelle, est loin de faire l’unanimité. Tandis que les partisans louent le « visionnaire » qui a « révolutionné des industries », les critiques dénoncent une démesure inacceptable et un manque criant de transparence. Le suspense reste entier quant à l’issue de ce vote crucial.
Ce plan, étalé sur dix ans, est conditionné par des objectifs financiers et opérationnels mirobolants. Pour que Musk touche le jackpot, Tesla devrait atteindre une capitalisation boursière de 8 500 milliards de dollars, contre environ 1 000 milliards actuellement, et vendre vingt millions de véhicules. Des chiffres qui paraissent à première vue déconnectés de la réalité économique, même pour une entreprise comme Tesla. Si ces objectifs sont atteints, Musk pourrait voir sa participation dans Tesla grimper jusqu’à près de 29 % du capital, renforçant encore davantage son emprise sur la société.
Pourtant, cette perspective alarmante suscite l’indignation. Des fonds de pension importants, tels que celui de l’État de New York et le fonds souverain de la Norvège, expriment de sérieuses « préoccupations » quant au « montant total de la rémunération » et au « risque lié à une personne-clé ». Des cabinets de conseils aux actionnaires pointent du doigt des objectifs « manquant de précisions », voire « vagues et sans ambition ». Ces voix dissidentes craignent une dilution massive des actions et une concentration excessive du pouvoir entre les mains d’un seul homme, déjà l’un des plus riches du monde.
La menace à peine voilée de Musk de se désengager si le plan n’était pas approuvé ajoute une couche de tension à cette situation déjà explosive. Il a même osé qualifier de « terroristes d’entreprises » les cabinets de conseil opposés à ce pactole, révélant une arrogance qui ne manquera pas d’irriter nombre d’actionnaires. Cette saga financière met en lumière les dérives potentielles de la gouvernance d’entreprise et les défis posés par la rémunération excessive des dirigeants, même les plus charismatiques.






