
Le dernier numéro de « Del. & Sculp. » révèle une nouvelle décevante pour le monde de la philatélie : Eve Luquet, l’artiste graveure renommée, célèbre notamment pour sa « Marianne » de 1997, se retire progressivement de la gravure sur timbres. La raison est alarmante : des problèmes de vue croissants qui rendent son travail à la binoculaire de plus en plus ardu. Cette annonce, faite via un éditorial du président de l’association ATG, Pascal Rabier, marque une perte significative pour l’art du timbre.
Luquet exprime sa tristesse de devoir abandonner une partie de son activité qui l’a passionnée depuis son premier timbre en 1986. Elle continuera le dessin et la pointe sèche, mais la gravure, qui lui a permis de tisser des liens précieux avec ses collègues, s’arrête. C’est une fin amère pour une carrière dévouée, laissant un vide regrettable dans un domaine déjà fragile. Un coup dur qui souligne les défis implacables auxquels les artistes sont parfois confrontés.
Dans ce même numéro, l’association Art du timbre gravé rend un hommage poignant à Guy Vigoureux, graveur-imprimeur décédé en novembre 2024. Ses élèves d’Estienne témoignent de son influence capitale et de sa générosité sans faille. Vigoureux, Meilleur Ouvrier de France, avait marqué la philatélie en imprimant de nombreuses gravures pour La Poste, incluant même des faire-part pour la royauté française. Sa disparition est une tragédie pour la transmission d’un savoir-faire précieux.
Parallèlement, Isabelle Molinard, illustratrice animalière primée, est mise en lumière pour son travail, incluant des timbres sur les animaux disparus. Malgré son talent, le marché de l’art philatélique reste un défi constant. Enfin, Cyril de La Patellière partage sa surprenante passion pour la philatélie, née d’une rencontre inattendue avec Picasso et sa collection de « Marianne » décollées. Un éclairage cynique sur la façon dont même les plus grands peuvent s’adonner à des obsessions triviales, transformant une simple collection en quête artistique.