
Face à la désillusion grandissante des applications de rencontres traditionnelles, une nouvelle plateforme, Timeleft, tente de s’imposer en promettant des interactions « réelles » autour d’un dîner entre inconnus. Mais cette approche, bien que louable sur le papier, ne masque-t-elle pas une nouvelle forme de déception sociale ?
Diana, 28 ans, cadre parisienne et habituée aux promesses non tenues des applis de dating, témoigne de son expérience. Après avoir échangé avec des centaines de profils pour seulement une poignée de rencontres concrètes – souvent sans lendemain – elle s’est tournée vers Timeleft. L’idée : un repas partagé, sans la pression de la recherche amoureuse. Une tentative désespérée de recréer du lien authentique dans une société de plus en plus fragmentée.
Cependant, l’absence de « swipe » et de profils léchés, souvent vantée comme un atout, pourrait bien être la principale faiblesse de Timeleft. En confiant son destin à l’aléatoire et à des algorithmes opaques, l’utilisateur s’expose à des soirées malaisantes et à des personnalités peu compatibles. Le risque de passer une soirée forcée avec des inconnus sans affinités, uniquement pour « tester », est une réalité. Ce qui est présenté comme une libération des codes du dating n’est peut-être qu’une nouvelle contrainte, une fuite en avant face à l’incapacité de créer des connexions significatives par soi-même. Au final, Timeleft pourrait n’être qu’un énième pansement sur la plaie béante de la solitude moderne, promettant le « réel » sans garantir le succès.