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Tom Wolfe a mis à nu les obsessions de l'élite américaine, de la quête de statut à l'argent. Son œuvre reste une critique féroce de la société.

L’écrivain Tom Wolfe, figure emblématique du nouveau journalisme, a impitoyablement dépeint les travers de la haute société américaine, une obsession qui s’est étendue bien au-delà des frontières de New York pour contaminer l’ensemble du pays. Son œuvre majeure, Le Bûcher des Vanités, reste une plongée glaçante dans les abysses de la quête de statut, d’argent et de sexe qui ronge l’Amérique contemporaine. Bien avant les scandales financiers et les effondrements boursiers, Wolfe avait déjà diagnostiqué la maladie.

Vivant au cœur même de son sujet, dans l’Upper East Side de New York, Tom Wolfe observait avec une précision chirurgicale les rituels et les hypocrisies d’une élite obsédée par son code postal et sa place dans une hiérarchie sociale invisible mais impitoyable. Son appartement, situé stratégiquement entre Park Avenue et Central Park, lui offrait une vue imprenable sur le théâtre des vanités qu’il allait si brillamment déconstruire. Ironie du sort, il était le voisin de ses propres personnages, comme Sherman McCoy, le courtier de Wall Street dont la chute retentissante est au centre du Bûcher des Vanités.

Mais Wolfe ne se contentait pas de la fiction pour dénoncer les absurdités de son époque. Ses articles, d’une férocité inégalée, n’épargnaient personne. On se souvient notamment de son portrait au vitriol de Leonard Bernstein et de sa soirée ridicule en l’honneur des Black Panthers, une satire sociale qui, sous le titre Radical Chic, exposait l’absurdité de l’engagement mondain. L’homme, d’une affabilité trompeuse, maniait une plume dévastatrice, démontrant sans équivoque que le vernis social ne résistait jamais à la force de son analyse.