
L’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, refait surface dans les cercles de pouvoir, son nom circulant avec insistance pour prendre la tête d’une future autorité intérimaire à Gaza. Cette perspective, rapportée par la BBC, le Daily Telegraph et des médias israéliens, intervient dans un contexte de recherche désespérée d’une solution post-conflit dans la région. L’idée serait de placer un gouvernement provisoire sous la houlette de Blair, avant un éventuel transfert de pouvoir à l’Autorité palestinienne, dont la légitimité reste largement contestée.
À 72 ans, l’ex-dirigeant travailliste n’a visiblement pas renoncé à l’influence internationale. Son organisation, le Tony Blair Institute for Global Change (TBI), planche depuis des mois sur un plan de développement pour Gaza. Mais l’ombre de son passé en Irak plane lourdement sur cette proposition. Beaucoup y voient une tentative de réhabilitation d’un homme dont l’héritage est entaché par des décisions désastreuses, notamment l’invasion de l’Irak en 2003, basée sur des allégations fallacieuses. Sa nomination pourrait s’avérer profondément controversée, voire contre-productive, exacerbant les tensions plutôt que de les apaiser.
Le soutien affiché par des proches de Donald Trump, tels que Jared Kushner et Steve Witkoff, ne fait qu’ajouter une couche de complexité et de méfiance. Tony Blair aurait même été convié à la Maison Blanche fin août pour discuter de l’avenir de Gaza. Ce plan, qui prévoit une « Autorité Internationale Transitoire de Gaza » (GITA) supervisée par l’ONU, soulève des questions fondamentales sur la souveraineté palestinienne. L’idée que des experts internationaux, voire des personnalités comme Blair, dirigent la bande de Gaza, relègue les Palestiniens à des rôles subsidiaires, alimentant les craintes d’un néocolonialisme déguisé.
De nombreux observateurs palestiniens critiquent déjà l’échec de Blair en tant qu’envoyé spécial pour le Moyen-Orient après son départ de Downing Street. Ils estiment qu’il a fait peu pour freiner l’expansion des colonies israéliennes ou faire avancer la cause d’un État palestinien, penchant toujours en faveur d’Israël. Le risque est grand de voir cette nouvelle initiative se transformer en un bourbier politique et humanitaire, où les populations locales, déjà éprouvées, seraient les grandes perdantes d’un arrangement imposé de l’extérieur. La paix durable à Gaza semble s’éloigner un peu plus chaque jour.








