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Malgré le succès des JO de Paris 2024, le budget du sport français est drastiquement réduit pour 2026, provoquant la colère de Tony Estanguet et des acteurs du mouvement sportif, qui dénoncent un « sacrifice » incompréhensible.

Un an après les fastes des Jeux olympiques de Paris 2024, l’euphorie cède la place à l’amertume. Tony Estanguet, l’ancien président du Comité d’organisation, a dénoncé avec force la « quasi-disparition » du budget du sport en 2026, qualifiant cette décision d’« incompréhensible » et de véritable « sacrifice ». Une prise de parole rare et qui souligne un malaise profond au sein du mouvement sportif français.

Le plan de rigueur gouvernemental prévoit une coupe drastique de près de 18 % des crédits alloués à la jeunesse et aux sports, réduisant le budget de 1,7 milliard d’euros à 1,4 milliard d’euros, plaçant ce ministère parmi les plus touchés. Pourtant, les bénéfices du sport pour la santé publique, l’éducation et la cohésion sociale sont indéniables, un constat apparemment ignoré par le gouvernement.

Alors que la France célébrait avec faste le premier anniversaire des JO, avec notamment une parade de canoës sur la Seine et des événements symboliques, l’ombre des coupes budgétaires planait sur les festivités. Le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) et le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) ont uni leurs voix pour dénoncer cette décision comme une « erreur de jugement historique », « incompréhensible, injuste et dangereuse ».

La ministre des Sports, Marie Barsacq, a tenté de rassurer en affirmant que son ministère ferait des efforts « comme les autres ministères, mais pas plus ». Cependant, cette affirmation est difficile à entendre quand le budget du sport est déjà l’un des plus faibles et qu’il est frappé de plein fouet par l’austérité. L’ancienne ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, désormais présidente du CNOSF, a promis de « continuer à se battre », mais l’inquiétude demeure.

Cette situation est d’autant plus alarmante que les sportifs eux-mêmes avaient déjà tiré la sonnette d’alarme, déplorant une réduction de 33 % du budget du ministère des Sports pour 2025, mettant en péril l’héritage de Paris 2024. Malgré un excédent inattendu de près de 87 millions de dollars généré par le Comité d’organisation des JO, censé être réinvesti dans le sport, l’avenir financier du sport français semble incertain. Le contraste entre le succès des Jeux et la précarité budgétaire actuelle est une véritable trahison des promesses post-olympiques.