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La mairie de Toulouse réclame 1900 € à la Coordination rurale pour le nettoyage après une manifestation chaotique contre la loi Duplomb et l'acétamipride, un pesticide controversé. Le syndicat refuse de payer, accentuant les tensions.

La mairie de Toulouse a réclamé une indemnisation de 1900 € à la Coordination rurale suite aux dégâts causés lors d’une manifestation contre la loi Duplomb. Cette somme, qui correspond à 34 heures de travail pour les agents de nettoyage, vise à couvrir les coûts liés à l’enlèvement du purin et des ordures déversés. L’adjoint à la mairie en charge de la sécurité, Emilion Esnault, a exprimé son indignation face à cet « acte inacceptable ».

Mardi soir, une centaine de manifestants venus de toute l’Occitanie avaient répandu du fumier, de la laine et d’autres déchets, tout en jetant des œufs sur le siège d’Europe Écologie les Verts (EELV) à Toulouse. Leur action visait à protester contre la pétition anti-loi Duplomb, qui a récolté plus de 1,7 million de signatures. Cette loi controversée prévoit la réintroduction dérogatoire de l’acétamipride, un pesticide interdit en France depuis 2018 mais toujours autorisé dans le reste de l’Europe jusqu’en 2033.

Face à la facture, la Coordination rurale a catégoriquement refusé de payer, dénonçant une « nouvelle tentative d’intimidation » et invoquant l’« agribashing ». Eloi Nespolou, président de la Coordination rurale Occitanie, a déclaré qu’aucun remboursement ne serait effectué. Les Écologistes de Midi-Pyrénées et de Toulouse ont fustigé cette dégradation, la qualifiant d’« inacceptable » et ont appelé à un rassemblement en signe de protestation. Le débat autour de la loi Duplomb met en lumière des tensions profondes entre le monde agricole et les défenseurs de l’environnement, soulignant une fracture persistante sur l’avenir de l’agriculture et l’usage des pesticides.