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Le funiculaire de Gloria à Lisbonne a déraillé et s'est écrasé, faisant au moins 16 morts et 21 blessés. Des questions se posent sur la maintenance et la sécurité.

La capitale portugaise est sous le choc après la tragédie du funiculaire de Gloria, qui a déraillé et s’est écrasé le 3 septembre 2025. Le bilan est lourd : au moins 16 morts et 21 blessés, dont cinq dans un état critique. Un drame qui soulève des questions inquiétantes sur la sécurité des infrastructures touristiques vétustes.

Le célèbre funiculaire, attraction centenaire prisée des touristes, a transformé une simple descente en un cauchemar absolu. Des témoins décrivent une scène d’horreur, le wagon dévalant la pente « à toute vitesse » avant de percuter violemment un mur, se disloquant « comme une boîte en carton ». L’absence totale de freins est pointée du doigt, un détail glaçant pour un moyen de transport censé être sûr. Le Premier ministre portugais a qualifié cet événement de « l’une des plus grandes tragédies humaines de notre histoire récente ».

Malgré les assurances de Carris, la société de transport locale, concernant des « protocoles de maintenance scrupuleusement respectés », les faits contredisent cette version. Une opération de maintenance générale avait eu lieu en 2022, et une maintenance intermédiaire en 2024. Pourtant, le funiculaire avait déjà déraillé en 2018 en raison d’un grave défaut de maintenance des roues, sans faire de blessés cette fois-là. Pire encore, le président du conseil d’administration de Carris a révélé que l’entretien était sous-traité à une entreprise externe depuis quatorze ans, sans donner d’explications claires sur cette délégation de responsabilité. Le syndicat des travailleurs de Carris a même affirmé que des avertissements concernant la mauvaise maintenance avaient été ignorés, pointant du doigt des années de coupes budgétaires et de sous-investissement.

Ironie du sort, un appel d’offres pour la maintenance des funiculaires a été annulé en août dernier car les propositions dépassaient le budget alloué. Trois jours avant l’accident, la décision de ne pas attribuer le marché a été prise. Cet événement tragique met en lumière les conséquences désastreuses d’une gestion potentiellement laxiste et d’un manque criant d’investissement dans la sécurité, sacrifiant des vies humaines sur l’autel des économies.