
La promesse de transparence sur les rémunérations des élus s’est, une fois de plus, transformée en désillusion. Annoncée en grande pompe le 3 septembre par le Premier ministre François Bayrou, une mission de trois mois devait lever le voile sur les indemnités et avantages, connus ou occultes, des représentants de la République. Composée d’universitaires, d’un magistrat de la Cour des comptes et d’autres experts, elle avait pour objectif de fournir aux citoyens des données concrètes et objectives. Cependant, avec l’arrivée de Sébastien Lecornu comme successeur de Bayrou le 9 septembre, un silence assourdissant s’est abattu sur cette initiative, la rendant de fait caduque.
Malgré des progrès indéniables en matière de déontologie ces vingt dernières années – suppression des fonds secrets, contrôle accru du budget de l’Élysée, encadrement des frais de mandat parlementaires et vérification rigoureuse du patrimoine par la HATVP – des zones d’ombre alarmantes subsistent. Ces « secrets », « opacités » et « vides juridiques » continuent d’alimenter un sentiment légitime de défiance parmi les citoyens. Les questions relatives au logement et aux fonds mis à disposition des ministres et de leurs cabinets demeurent floues.
De même, les avantages matériels et les frais de représentation des élus locaux restent une source de préoccupation majeure. Le cumul des indemnités publiques et la prévention des conflits d’intérêts sont des sujets épineux que cette mission était censée aborder de front. L’absence de référents déontologues au sein du gouvernement et à la présidence de la République souligne un manque criant de volonté politique pour une véritable transparence. Cette mission, aujourd’hui enterrée, ne fait que renforcer l’idée que nos responsables politiques ont encore beaucoup à cacher, nourrissant ainsi un cynisme grandissant face aux promesses non tenues de l’État.







