salary-transparency-failure
La France est à la traîne sur la transparence des salaires : seulement 4% des entreprises communiquent sur les rémunérations, malgré l'échéance de la directive européenne de 2026.

La directive européenne sur la transparence des rémunérations, prévue pour juin 2026, menace de révéler l’ampleur des inégalités salariales en France. Adoptée en mai 2023, cette directive visait à instaurer une plus grande équité salariale, particulièrement entre les hommes et les femmes, mais les entreprises françaises semblent désespérément à la traîne, laissant présager un échec cuisant pour sa mise en œuvre.

Selon une enquête de WTW menée en 2025, à peine 4 % des entreprises françaises communiquent actuellement la rémunération moyenne par catégorie de postes. Ce chiffre consternant souligne une réticence profonde et un retard alarmant par rapport à la moyenne internationale, notamment en ce qui concerne la classification des emplois. Laura Grouberman, directrice chez WTW, tire la sonnette d’alarme : le chantier est colossal et les efforts actuels sont clairement insuffisants.

La directive exigera des entreprises qu’elles fournissent aux employés les niveaux de rémunération pour des postes de valeur égale et qu’elles justifient les écarts, avec l’obligation de les corriger s’ils excèdent 5 %. De plus, l’opacité lors des recrutements prendra fin : les fourchettes de salaire devront être indiquées, et toute question sur les antécédents salariaux des candidats sera strictement interdite. Ces nouvelles obligations risquent de plonger de nombreuses entreprises françaises dans l’embarras, incapables de se conformer à des exigences de transparence salariale qu’elles ont longtemps ignorées.