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L'inflation fragilise les travailleurs, poussant de plus en plus de Français sous le seuil de pauvreté. Un constat alarmant de l'Insee met en lumière une précarité croissante malgré l'emploi.

L’illusion du travail protecteur s’effondre face à une inflation galopante. De plus en plus de Français, comme Carole Jacon, 48 ans, voient leurs efforts réduits à néant par la hausse incessante des prix. Le constat est glaçant : l’Insee révèle que les « travailleurs pauvres » représentent désormais 8,3 % des personnes en emploi en 2023, contre 7,3 % en 2021. Une progression alarmante qui souligne l’échec des politiques actuelles à assurer une vie digne.

Le cas de Carole est emblématique de cette précarité rampante. Mère isolée, ayant surmonté un burn-out, elle cumule les difficultés. Avec un SMIC, une prime d’activité et une pension alimentaire souvent incertaine, ses revenus totaux de 1 426 euros la placent bien en dessous du seuil de pauvreté, fixé à 1 832 euros pour une famille monoparentale. Une situation intenable qui la confine à une lutte quotidienne pour survivre.

Une fois les charges incompressibles déduites – un emprunt immobilier conséquent, des factures d’énergie exorbitantes, et même une saisie sur salaire liée aux dettes de son ex-mari – Carole et sa fille doivent s’en sortir avec moins de 20 euros par jour. Ce montant dérisoire ne permet ni de se nourrir correctement, ni de se vêtir, ni de se déplacer, laissant peu de place aux imprévus et accentuant un sentiment d’abandon généralisé. La promesse d’une vie meilleure par le travail s’est muée en un cauchemar économique pour une part croissante de la population.