
Une trêve temporaire a été conclue entre le Pakistan et l’Afghanistan après des pourparlers tendus au Qatar, mais l’optimisme reste un luxe. Les affrontements récents ont coûté la vie à des dizaines de personnes, et la capacité des deux nations à maintenir une paix durable est plus que jamais remise en question. Les annonces de « mécanismes pour consolider une paix durable » par le ministère des Affaires étrangères qatari sonnent creux face à l’historique de tensions incessantes.
Malgré les déclarations officielles, les modalités de l’accord restent opaques, alimentant la suspicion quant à sa réelle portée. Des réunions de suivi sont prévues, notamment à Istanbul le 25 octobre, mais l’efficacité de ces rencontres est loin d’être garantie. Les remerciements aux médiateurs qataris et turcs masquent mal la fragilité d’une situation où la confiance est une denrée rare.
La semaine dernière, une précédente trêve de 48 heures avait déjà volé en éclats, Kaboul accusant Islamabad de frappes meurtrières ayant ciblé des civils. Le Pakistan, de son côté, justifiait ces actions par des opérations « de précision » contre des groupes armés. Cette incapacité chronique à respecter les engagements préfigure un avenir incertain, où chaque partie se réserve le « droit de répondre », menaçant à tout moment de faire basculer la région dans un nouveau cycle de violence.
Les tensions bilatérales sont exacerbées par des problématiques migratoires et sécuritaires complexes. Islamabad ne cesse d’accuser l’Afghanistan d’héberger des groupes « terroristes », en particulier les talibans pakistanais (TTP), ce que Kaboul dément avec véhémence. Les déclarations du chef d’état-major de l’armée pakistanaise, Asim Munir, exhortant Kaboul à « reprendre le contrôle » de son territoire, soulignent un fossé de méfiance profond et dangereux. Dans ce contexte explosif, même les efforts diplomatiques de l’Iran semblent voués à l’échec, la « persistance » des tensions menaçant directement la stabilité régionale.







