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Donald Trump reçoit Ahmed Al-Charaa, ancien jihadiste et actuel président syrien, à la Maison Blanche, marquant un revirement diplomatique inquiétant pour la stabilité régionale. Ce pari risqué soulève des questions sur le passé trouble d'Al-Charaa et l'avenir d'une Syrie déchirée.

C’est un véritable **choc diplomatique** qui se joue à Washington : Donald Trump a ouvert les portes de la Maison Blanche à Ahmed Al-Charaa, le président de transition syrien. Une rencontre inédite pour un chef d’État syrien depuis 1946, et une consécration troublante pour celui qui était, il y a moins d’un an encore, un leader jihadiste recherché. Ce revirement spectaculaire, six mois après une première rencontre en Arabie saoudite, voit les États-Unis miser gros sur un homme au passé **plus que controversé**.

Al-Charaa, autrefois à la tête du groupe Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), une ancienne branche d’Al-Qaïda, avait une récompense de 10 millions de dollars sur sa tête. Aujourd’hui, il est retiré de la liste noire des terroristes, une décision orchestrée par Washington et le Conseil de sécurité de l’ONU. Cette **légitimation soudaine** d’un ancien ennemi pose de sérieuses questions sur les véritables motivations américaines et la stabilité future de la région.

La Syrie, sous la houlette d’Al-Charaa, s’éloigne de ses anciens alliés iranien et russe pour se rapprocher de la Turquie, des pays du Golfe et des États-Unis. Un changement de cap qui vise à **sortir le pays de l’isolement**, mais qui ne résout en rien les profondes divisions internes. Le pays, ravagé par treize ans de guerre civile, a vu des violences sectaires faire plus de 2 500 morts depuis la chute de Bachar Al-Assad, jetant une ombre sur la capacité du nouveau pouvoir à unifier tous les Syriens.

Les négociations avec Israël pour un accord de sécurité, incluant le retrait israélien des zones occupées, et la potentielle adhésion à la coalition internationale antidjihadiste, révèlent une **realpolitik déconcertante**. Mais alors que la Syrie cherche désespérément des fonds pour une reconstruction estimée à plus de 216 milliards de dollars, ce rapprochement opportuniste avec l’Occident pourrait bien se faire au détriment d’une paix durable, laissant présager un avenir incertain et potentiellement explosif.