La Maison-Blanche et la Réserve fédérale s’engagent dans un bras de fer sans précédent, menaçant l’équilibre du pouvoir aux États-Unis. Donald Trump a exigé de la Cour suprême le droit de révoquer immédiatement Lisa Cook, une gouverneure de la Fed, malgré les revers judiciaires initiaux. Cette affaire n’est pas qu’une simple dispute administrative ; elle met en lumière les profondes failles de l’indépendance d’une institution économique cruciale.
Après avoir essuyé des refus en première instance et en appel, l’administration Trump persiste, accusant Mme Cook d’avoir menti à des banques lors de demandes de prêts immobiliers. Nommée par Joe Biden, Lisa Cook, la première femme noire à occuper ce poste, a riposté en portant l’affaire devant la justice, créant une course contre la montre pour maintenir son poste. L’enjeu est colossal : la capacité du président à destituer des figures clés sans preuves concrètes de malversations remet en question la stabilité financière du pays.
Le véritable scandale réside dans le flou législatif entourant le pouvoir présidentiel sur la Fed. Les mandats des gouverneurs sont conçus pour être longs – 14 ans pour Mme Cook, courant jusqu’en 2038 – afin de garantir leur indépendance. La loi ne permet une révocation que pour un « motif valable », une notion que Trump semble vouloir redéfinir de manière dangereuse. Alors qu’une enquête est en cours contre Lisa Cook, aucune inculpation n’a été prononcée, et elle prétend détenir des preuves de son innocence.
Les avocats de Trump arguent que le président peut révoquer pour n’importe quel « motif valable », ouvrant la porte à des abus de pouvoir. Cette confrontation pourrait non seulement détruire la réputation de la Réserve fédérale, mais aussi établir un précédent dangereux, où l’indépendance de nos institutions financières serait à la merci des caprices politiques, menaçant ainsi la confiance des marchés et l’économie mondiale.
