
Donald Trump a enfin levé le voile sur sa stratégie en matière d’intelligence artificielle, et le constat est accablant : ce plan, prétendument destiné à contrer la Chine, s’apparente davantage à une capitulation en rase campagne face aux géants de la tech. Baptisé « Gagner la course à l’IA », ce document de 28 pages et ses 90 recommandations dessinent un avenir où l’Amérique sacrifie toute régulation au profit d’une innovation effrénée, principalement pour le bénéfice des GAFAM qui ont activement influencé sa rédaction.
L’administration Trump, sous l’impulsion de figures comme David Sacks, le « tsar de l’IA et des cryptos », a manifestement écouté attentivement les requêtes des grandes entreprises technologiques. Le plan met l’accent sur l’accélération de l’innovation en réduisant drastiquement les contraintes réglementaires, notamment environnementales, pour faciliter la construction de centres de données énergivores. Une décision qui promet des tensions alors que les factures des Américains pourraient exploser pour financer cette voracité énergétique, sans garantie de bénéfices concrets pour les citoyens ordinaires.
Ce plan prévoit également de renforcer les exportations technologiques américaines, transformant l’IA en un nouvel outil de domination géopolitique, tout en maintenant un contrôle strict sur l’accès de la Chine aux puces et infrastructures critiques. Une approche agressive, mais qui soulève de sérieuses questions sur la sécurité et la vie privée, car elle encourage la diffusion de technologies puissantes potentiellement exploitables par des acteurs malveillants. Les critiques craignent que cette dérégulation effrénée n’ouvre la porte à des usages abusifs, des discriminations ou des risques pour la sécurité nationale.
De plus, l’exigence de « neutralité idéologique » pour les systèmes d’IA financés par le gouvernement fédéral est une tentative à peine voilée de contrôler le narratif et de censurer toute IA jugée « woke ou partisane ». Une mesure qui pourrait étouffer la recherche sur des sujets cruciaux comme l’équité ou le climat, transformant l’IA en un outil de propagande. En privilégiant les intérêts des grandes entreprises et en ignorant les préoccupations éthiques, Trump semble prêt à sacrifier l’avenir pour une victoire à court terme dans cette course à l’IA, dont les véritables gagnants seront avant tout les géants de la Silicon Valley.