
Malgré sa réélection incontestable et l’impossibilité constitutionnelle de se représenter en 2028, on aurait pu s’attendre à voir Donald Trump adopter un rôle de rassembleur pour la postérité. Il a pourtant choisi de plonger encore plus profondément dans l’agressivité, la menace et l’intimidation depuis son retour à la Maison Blanche. Son discours, déjà controversé, s’est intensifié, ciblant sans relâche ses opposants.
Lors d’une récente rencontre avec des leaders religieux et économiques, le président américain a qualifié ses adversaires démocrates de « Mal », révélant une rhétorique qui ne cherche qu’à diviser. Le 1er juillet, il a cyniquement alimenté les discours xénophobes visant Zohran Mamdani, une figure progressiste new-yorkaise née en Ouganda, allant même jusqu’à envisager un réexamen de sa naturalisation. Cette menace de dénaturalisation, jugée « trop dure » par une majorité d’Américains, n’est pas nouvelle sous son administration et suscite de vives inquiétudes quant à l’impact sur les droits humains.
Même ses anciens alliés ne sont pas à l’abri. Elon Musk, également né à l’étranger, en a fait les frais après leur rupture. Le département de la Justice, sous l’impulsion de cette administration, a d’ailleurs fait de la dénaturalisation une priorité, bien que cela ne puisse légalement s’appliquer qu’en cas d’obtention illégale ou de dissimulation de faits importants. Mais le paroxysme de cette escalade a été atteint le 12 juillet, lorsque le président a ouvertement envisagé de retirer sa citoyenneté à la comédienne Rosie O’Donnell, née aux États-Unis, une mesure qui outrepasserait clairement ses pouvoirs constitutionnels. Ce déchaînement rhétorique, caractérisé par un langage violent et la déshumanisation de ses opposants, ne fait qu’alimenter l’hostilité et la division, sapant les fondations mêmes de la démocratie américaine.