
L’univers de la location meublée touristique, autrefois perçu comme un havre fiscal, est désormais un terrain miné par les régulations. Ce qui était en principe une activité exonérée de TVA se transforme en un véritable casse-tête pour de nombreux loueurs. La loi de finances 2025, bien que temporairement suspendue, menaçait déjà d’abaisser drastiquement le seuil d’exonération à 25 000 euros, contre 85 000 euros auparavant. Une mesure qui, si elle se concrétise lors du budget 2026, propulserait une foule de petits propriétaires dans les méandres complexes de la TVA.
Les récentes évolutions des conditions de qualification des prestations para-hôtelières par l’administration fiscale, en été 2024 puis fin mars 2025, resserrent l’étau. Pour les séjours courts de cinq nuitées ou moins, la simple fourniture du linge et le ménage à l’arrivée suffisent désormais à déclencher l’assujettissement à la TVA. C’est une volte-face brutale qui ignore la réalité des petites annonces et des plateformes, où ces services sont monnaie courante. Les propriétaires se retrouvent piégés par des obligations qu’ils pensaient éviter.
Pire encore, la « boîte à clés », autrefois symbole d’autonomie et de simplicité, est devenue un facteur de risque fiscal. Si elle est la seule option de remise des clés, sans alternative d’accueil physique, l’administration ne considère plus la condition d’accueil comme remplie. Un comble pour des propriétaires qui cherchent à optimiser leur gestion ! Cette mesure vise clairement à forcer les loueurs vers un modèle plus « hôtelier », avec toutes les contraintes et les coûts que cela implique. L’exonération de TVA, jadis un atout majeur de la location meublée, est en passe de devenir une exception rarissime, contraignant les investisseurs à naviguer dans un labyrinthe fiscal toujours plus complexe et incertain.