
Le géant français du jeu vidéo Ubisoft traverse une zone de fortes turbulences. Sa cotation en Bourse de Paris a été suspendue à sa propre demande ce vendredi 14 novembre, au lendemain d’un report inattendu de la publication de ses résultats semestriels. Cette décision, souvent prélude à des annonces majeures et potentiellement dévastatrices, jette une ombre inquiétante sur l’avenir de l’éditeur.
Malgré un portefeuille de licences prestigieuses comme Assassin’s Creed ou Far Cry et quelque 17 000 employés à travers le monde, Ubisoft enchaîne les déconvenues critiques. Des reports de jeux à répétition, des ventes bien en dessous des attentes, le tout dans un climat sectoriel morose, ont fait plonger son action de près de 50 % depuis le début de l’année 2025. Une chute vertigineuse qui témoigne de la profonde crise de confiance des investisseurs.
L’entreprise a justifié la suspension par un « délai supplémentaire pour finaliser la clôture du semestre », invoquant la nécessité de « limiter les spéculations inutiles et la volatilité du marché ». Une explication qui peine à convaincre et alimente justement les rumeurs les plus sombres quant à la santé financière réelle de l’éditeur.
Depuis 2023, Ubisoft est engagé dans un plan de réduction des coûts drastique, synonyme de fermetures de studios et de départs de plus de 2 000 salariés. Des décisions lourdes de conséquences, illustrées par l’échec de Star Wars Outlaws, dont les ventes ont été jugées décevantes, et l’abandon brutal du jeu XDefiant, entraînant de nouveaux licenciements. Même l’investissement massif de 1,16 milliard d’euros de Tencent en mars dernier, censé « cristalliser la valeur de nos actifs » et « renforcer notre bilan », n’a pas suffi à rassurer. Le rêve d’un rachat complet par le géant chinois semble désormais bien lointain, laissant Ubisoft seul face à ses défis colossaux.






