
L’Union européenne a, semble-t-il, adopté de nouvelles régulations visant à interdire les « polluants éternels » (PFAS) et les perturbateurs endocriniens dans les jouets d’ici 2030. Une mesure présentée comme une victoire, mais qui soulève des questions sur la lenteur des actions face à un danger omniprésent. Est-ce une véritable avancée ou un simple coup de communication pour rassurer une opinion publique de plus en plus inquiète ?
L’eurodéputée allemande Marion Walsmann a beau affirmer que l’Europe envoie un « signal clair » sur la sécurité, le délai de quatre ans et demi avant l’application de ces interdictions interroge. Combien de jouets potentiellement dangereux pour la santé de nos enfants seront encore commercialisés d’ici là ? Les PFAS et les bisphénols, reconnus pour leur nocivité, continueront de circuler sur le marché pendant des années, exposant nos jeunes à des risques inutiles.
Les fabricants devront, certes, réaliser des évaluations de sécurité plus poussées. Cependant, l’historique des rappels de jouets et les scandales sanitaires passés nous rappellent que ces contrôles ne sont pas toujours infaillibles. Le « passeport numérique du produit » (PNP) est une initiative louable, mais sa mise en œuvre et son efficacité réelle restent à prouver face à la complexité du marché et à la prolifération du commerce en ligne.
Qualifier cette réglementation de « victoire pour tous » paraît un peu hâtif. Les « polluants éternels », ces substances chimiques particulièrement stables, sont une menace environnementale et sanitaire majeure depuis des décennies. La mise à jour d’une directive datant de 2009 arrive bien tardivement. Les PFAS contaminent déjà nos eaux et nos sols, et la persistance de ces substances dans notre environnement continue de poser des défis immenses. Cette nouvelle réglementation est-elle suffisante pour réellement protéger l’avenir de nos enfants, ou n’est-ce qu’une tentative de colmater les brèches d’un système défaillant ?







