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L'élargissement de l'Union européenne vers de nouveaux membres comme l'Ukraine soulève des craintes de paralysie accrue et de corruption, révélant une institution déjà fragilisée.

L’Union européenne, déjà mal en point, se retrouve face à un dilemme cornélien : s’élargir ou périr. Mais l’élargissement, tant vanté par certains, semble surtout être une voie royale vers le chaos. Alors que des pays comme le Monténégro, l’Albanie, la Moldavie et l’Ukraine frappent à la porte, l’UE pourrait bientôt compter 30 à 35 membres, un chiffre qui fait frissonner quand on connaît déjà la lourdeur bureaucratique actuelle.

Le dossier ukrainien est un parfait exemple de cette imprudence. Le scandale de corruption à 100 millions de dollars, qui a déjà emporté deux ministres proches de Volodymyr Zelensky, est un signal d’alarme retentissant. Ursula von der Leyen, qui rêvait d’une adhésion ukrainienne avant 2030, risque de devoir remballer ses illusions. Un cadeau inespéré pour Viktor Orban, qui se frotte les mains en bloquant les négociations.

Après une décennie de paralysie, l’élargissement est redevenu une priorité à Bruxelles. Mais cette hâte est-elle réellement réfléchie ? L’alternative, brandie comme un épouvantail, est que les pays non intégrés « risquent de tomber dans le giron de la Russie ». Une menace qui semble justifier toutes les précipitations, même les plus dangereuses. L’Ukraine incarne à merveille cette urgence et les nombreux pièges d’un processus dont personne ne semble réellement maîtriser les conséquences.

Certains critiques, à juste titre, s’interrogent : un « machin encore plus gros, lointain et non démocratique » est-il vraiment ce dont l’Europe a besoin ? D’autres suggèrent même de « casser l’UE telle qu’elle est » pour revenir à une approche intergouvernementale, plus souple. Car pour beaucoup, cette Europe ne nous apporte « plus rien que des normes sur la courbure du concombre », symbolisant un éloignement grandissant des préoccupations réelles des citoyens. Un constat amer qui souligne l’impasse actuelle de l’Union.