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Le géant UPS se vante de résultats financiers supérieurs aux attentes, mais cette performance est le fruit d'une stratégie brutale : des dizaines de milliers de suppressions d'emplois et une automatisation massive, sacrifiant les travailleurs pour la rentabilité.

Le géant de la livraison UPS se vante d’avoir dépassé les attentes financières au troisième trimestre, mais à quel prix ? Cette prétendue réussite est le fruit du « plus gros changement stratégique » de son histoire, une transformation brutale qui a sacrifié des dizaines de milliers d’emplois et accéléré l’automatisation. Un plan dévastateur pour les travailleurs, présenté comme un triomphe boursier.

Près de 34 000 postes ont été supprimés en un an, une hécatombe justifiée par Brian Dykes, le directeur financier, par des « départs naturels et des actions opérationnelles ». La société a même mis en place un plan de départ volontaire pour les chauffeurs, acceptée par 90 % des cibles, ce qui révèle la pression exercée sur les employés. Pendant ce temps, l’action UPS bondissait de près de 8 % à Wall Street, une indécence face à la précarité croissante des anciens salariés.

Cette restructuration agressive n’est pas nouvelle. Le plan « Fit to Serve », lancé en 2023, prévoyait déjà 14 000 suppressions de postes. Aujourd’hui, l’objectif est de réduire les coûts de 3,5 milliards de dollars en 2025, un chiffre impressionnant atteint en grande partie par la fermeture de 195 sites opérationnels et l’automatisation de 35 autres. L’entreprise anticipe même que 66 % de ses volumes transiteront par des systèmes automatisés d’ici la fin de l’année, laissant entrevoir un avenir encore plus sombre pour l’emploi humain.

Les décisions de l’administration Trump, comme l’arrêt de l’exemption de droits de douane pour les petits colis, ont également impacté négativement l’activité d’UPS, entraînant une explosion des colis passant par la douane et une baisse des volumes d’importation, notamment de Chine. Malgré ces défis, la direction d’UPS reste étrangement optimiste, insistant sur sa capacité à créer de la « valeur à long terme » alors que des milliers de familles sont directement touchées par ces décisions. Les résultats financiers, bien que supérieurs aux prévisions, ne masquent pas la réalité brutale de cette transformation : une course effrénée à la rentabilité au détriment des employés.