
Le système de santé français vacille encore, et cette fois, c’est au tour des urgences du centre hospitalier d’Agen-Nérac de s’effondrer. Face à l’épuisement manifeste de leurs praticiens, contraints à des cadences infernales, l’annonce de l’« arrêt du volontariat forcé » pour le week-end du 30 et 31 août 2025 révèle une situation bien plus grave qu’une simple fatigue estivale. La direction, dans une tentative désespérée de masquer l’ampleur du désastre, a déclenché son « plan blanc », un aveu implicite de l’incapacité structurelle à gérer la crise.
Les chiffres sont accablants : plus de 5 000 heures supplémentaires abattues en quatre mois par des médecins urgentistes et généralistes, certains atteignant des pics de 80 heures hebdomadaires, voire 96 heures selon les rapports. Ces conditions de travail déplorables, bien au-delà des limites légales, ne sont pas le fruit du hasard mais d’une sous-dotation chronique et d’une surpression constante sur des équipes à bout. Pendant que la direction s’enferme dans un mutisme déconcertant, le SAMU et le SMUR, pourtant vitaux, se voient contraints de fermer, laissant le département du Lot-et-Garonne et une partie du Gers dans une situation de vulnérabilité sanitaire sans précédent.
Malgré les alertes répétées et les appels à l’aide des urgentistes, la direction de l’hôpital est restée étrangement passive, n’offrant « aucune aide concrète ». Une rencontre avec l’ARS a certes eu lieu, mais les réponses jugées « floues et attentistes » de la direction hospitalière face aux propositions de l’ARS ne font qu’aggraver la défiance. Les médecins préviennent d’une « fin d’année qui s’annonce peut-être encore plus sombre », une prophétie qui résonne comme un cri d’alarme devant l’imminence d’un effondrement systémique. Le « plan blanc » n’est qu’un pansement sur une hémorragie, incapable de résoudre les problèmes de fond qui minent l’hôpital public.