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Donald Trump menace d'imposer des taxes douanières allant jusqu'à 250% sur les médicaments importés, poussant les laboratoires à relocaliser leur production aux États-Unis. Une décision controversée qui risque d'augmenter drastiquement les prix et de perturber le marché mondial.

Donald Trump a une nouvelle fois agité la menace de taxes douanières exorbitantes sur les médicaments importés, annonçant des taux qui pourraient atteindre 250%. Cette escalade, prévue pour dans « un an, un an et demi au maximum », vise à forcer les laboratoires pharmaceutiques à relocaliser leur production aux États-Unis, sous peine de voir leurs produits étranglés par des droits de douane sans précédent. Actuellement, les médicaments sont exemptés de droits de douane, mais cette situation précaire pourrait bien s’achever dans un futur proche, transformant radicalement le marché et menaçant l’accès aux soins.

Ces chiffres, encore provisoires, reflètent une volatilité alarmante dans la politique commerciale américaine. Il y a à peine un mois, Trump parlait de 200%, et les détails définitifs doivent être dévoilés après les conclusions d’une enquête du ministère du Commerce. Cette investigation, qui inclut également les semi-conducteurs, doit déterminer si les importations massives constituent une menace pour la sécurité nationale.

Donald Trump critique depuis longtemps le fait que les États-Unis ne « fassent rien dans le domaine pharmaceutique », pointant du doigt la Chine et l’Irlande comme principaux centres de production. L’ironie veut que de nombreux laboratoires américains se soient implantés en Irlande pour bénéficier d’une fiscalité avantageuse, contribuant ainsi au déficit commercial américain de 176 milliards d’euros dans ce secteur. Si l’Europe a négocié un taux global de 15% la semaine dernière, l’incertitude plane encore sur l’application de ces tarifs sectoriels.

Face à cette pression démesurée, les géants pharmaceutiques n’ont d’autre choix que de s’adapter. AstraZeneca a ainsi annoncé un investissement colossal de 50 milliards de dollars aux États-Unis, et Sanofi s’est engagé à dépenser 20 milliards de dollars. Ces mouvements, bien que présentés comme des gages de bonne volonté, sont avant tout une tentative désespérée d’éviter le pire. Les experts craignent une hausse drastique des coûts des médicaments, des pénuries potentielles et une perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales, dont les patients feront les frais.