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Les nouvelles surtaxes douanières imposées par Donald Trump ont plongé le commerce mondial dans le chaos, avec des taux atteignant jusqu'à 41 %. L'Europe, le Japon, la Corée du Sud, l'Inde et le Brésil sont frappés de plein fouet. Cette escalade tarifaire menace la croissance mondiale et alimente l'inflation.

Le président américain Donald Trump a fanfaronné sur son réseau Truth Social, se félicitant de l’entrée en vigueur de nouvelles surtaxes douanières qui redessinent le paysage commercial mondial. Dès ce jeudi, à 6h01 heure de Paris, des milliards de dollars de droits de douane ont commencé à affluer vers les États-Unis, remplaçant une taxe de 10 % appliquée depuis avril. Ce coup de massue, une semaine après la signature du décret présidentiel, vise ostensiblement à rééquilibrer des échanges jugés «injustes», taxant les pays qui, selon Trump, «profitent des États-Unis».

Ces surtaxes, qui oscillent entre 15 % et 41 %, frappent de plein fouet des partenaires majeurs comme l’Union européenne, le Japon et la Corée du Sud, désormais soumis à un taux d’au moins 15 %. Cette escalade porte le taux effectif moyen appliqué aux produits importés à près de 20 %, un sommet inédit depuis les années 1930. Et le pire est peut-être à venir, puisque la Maison Blanche envisage de taxer les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs importés, ces derniers pouvant atteindre une taxe de 100 %.

Les tentatives désespérées de certains pays, comme la Suisse, pour négocier des taux plus cléments se sont soldées par un échec cuisant. Alors que Washington promettait des dizaines d’accords, seuls sept «préaccords» ont été conclus, exigeant souvent des promesses d’investissements massifs aux États-Unis. Pendant ce temps, le Canada subit une augmentation drastique de sa surtaxe à 35 %, bien que son Premier ministre minimise l’impact. L’Inde et le Brésil paient le prix fort, avec des surtaxes respectives de 25 % (devant passer à 50 %) et 50 %. Le Brésil a d’ailleurs déposé plainte devant l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), tandis que le Canada et le Mexique cherchent à diversifier leurs débouchés pour réduire leur dépendance aux États-Unis.

Malgré les fanfaronnades de Trump sur les recettes publiques, les économistes tirent la sonnette d’alarme. Ces droits de douane exacerbent l’inflation aux États-Unis, déjà en hausse de 2,6 % en juin, et menacent de ralentir la croissance économique. Le Fonds Monétaire International (FMI) a d’ailleurs revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale pour 2025 à 2,8 %, un recul significatif dû aux tensions commerciales et à l’incertitude politique. Le monde est confronté à une instabilité économique croissante, une conséquence directe de cette guerre commerciale sans pitié.