
Le déploiement du porte-avions USS Gerald R. Ford et du destroyer USS Winston S. Churchill au large de Marseille n’est pas qu’une simple escale ; c’est une démonstration de force inquiétante de la domination militaire américaine. Ce colosse des mers, symbole d’une puissance nucléaire démesurée, fait une entrée remarquée dans les eaux françaises, soulevant des questions sur les véritables motivations de cette présence.
D’une envergure colossale de 337 mètres et pesant 100 000 tonnes, le Gerald R. Ford, propulsé par deux réacteurs nucléaires, représente la pointe de la technologie militaire, mais aussi un coût astronomique : 14 milliards de dollars. Ce fleuron de la marine américaine, livré en 2017, est capable de lancer un avion en seulement 10 secondes grâce à une propulsion magnétique révolutionnaire. Une prouesse technologique qui cache une réalité plus sombre : celle d’une course effrénée à l’armement et d’une escalade des tensions internationales.
La présence de ces navires de guerre, qui devrait durer jusqu’au 9 août, a déjà entraîné des restrictions drastiques pour les Marseillais, avec l’interdiction de naviguer, de mouiller ou de se baigner autour du destroyer. L’ambassadeur américain, Charles Kushner, justifie cette visite comme une « alliance symbolique », mais l’arrière-plan géopolitique est bien plus complexe. La visite intervient alors que les États-Unis poussent leurs alliés européens à augmenter leurs dépenses de défense, exacerbant les pressions sur des budgets déjà fragiles.
Initialement prévu en 2023, le porte-avions avait été redirigé vers Israël en raison du conflit à Gaza, montrant la volatilité de ces déploiements et leur lien direct avec des situations de crise. Marseille, présentée comme un point stratégique pour sa sécurité et sa profondeur, devient ainsi un pion sur l’échiquier des ambitions américaines entre le Moyen-Orient et l’Atlantique Nord. Une présence qui, loin de rassurer, rappelle la fragilité de la paix et les enjeux de puissance qui se jouent discrètement.