
La décision d’intégrer le vaccin Shingrix contre le zona au calendrier vaccinal français soulève une vague de critiques virulentes parmi les généralistes enseignants. Malgré une efficacité avérée, la pertinence d’une vaccination généralisée des millions de seniors est remise en question, notamment face au coût exorbitant que cela représente pour un système de santé déjà à bout de souffle.
Le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) ne cache pas son étonnement face à ce qui semble être une dépense colossale pour un bénéfice collectif jugé « modeste ». Si le Shingrix est indéniablement efficace contre le zona et ses douleurs chroniques, le débat se focalise moins sur ses qualités intrinsèques que sur son utilité réelle. Prévenir un cas de zona nécessite de vacciner 34 personnes, et 293 pour éviter une névralgie post-zostérienne, selon une étude du New England Journal of Medicine. Chaque dose coûte 320 euros, et la facture pourrait atteindre les 6 milliards d’euros sur cinq ans si les 16 millions de personnes éligibles recevaient le vaccin, une somme qui fait trembler les budgets de la santé publique.
Malgré les arguments de la Haute Autorité de Santé (HAS) sur la « coût-efficacité » de la vaccination, le CNGE estime qu’il y a un décalage flagrant entre le déploiement massif et le bénéfice estimé en population générale. Cette situation met en lumière les tensions grandissantes entre impératifs de santé publique et contraintes budgétaires, laissant planer le doute sur la sagesse d’une telle décision. L’avenir de cette campagne dépendra de l’adhésion du corps médical, souvent sceptique, et de la perception des seniors face à cette nouvelle charge.