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Le transfert de Mohamed Amra et d'autres détenus dangereux à la prison de Vendin-le-Vieil suscite une vive polémique, une plainte pour abus d'autorité visant le ministre de la Justice.

La prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil est devenue le théâtre d’une nouvelle controverse majeure avec l’arrivée de Mohamed Amra, narcotrafiquant notoire, et l’incarcération d’une trentaine de détenus parmi les plus dangereux de France. Ce quartier, censé accueillir une centaine de criminels, est le fer de lance d’une politique carcérale jugée extrêmement stricte, inspirée des méthodes antimafia italiennes.

Le transfert d’Amra, considéré comme l’un des détenus les plus à craindre après une évasion meurtrière, a été effectué sous haute surveillance, avec un hélicoptère et un déploiement massif de forces de l’ordre. Le ministre Gérald Darmanin a rapidement tweeté sur les conditions de détention rigoureuses imposées, mais cette démonstration de force n’a pas tardé à susciter des réactions virulentes.

Une plainte a été déposée contre Darmanin auprès de la Cour de justice de la République, l’accusant d’abus d’autorité. L’avocat Me Philippe Ohayon dénonce un transfert ordonné en « s’affranchissant de l’obligation d’établir des liens préexistants entre le détenu et des réseaux de criminalité organisée », piétinant ainsi les conditions légales fixées par le Conseil constitutionnel. Selon lui, le ministre aurait imposé à ses services de fonder les ordres de transfert sur des « liens supposés » plutôt que « des liens établis », facilitant abusivement l’incarcération de prisonniers.

Dix-sept premiers détenus ont été transférés mardi, suivis de douze autres jeudi, tous venant de diverses prisons. L’objectif officiel est de les isoler totalement. Cependant, cette démarche est loin de faire l’unanimité. D’autres avocats, comme Me May Sarah Vogelhut et Me Fabien Arakelian, ont également critiqué ces transferts, soulignant le manque d’accès aux décisions et l’absence de respect des droits fondamentaux pour leurs clients. Certains dénoncent une démarche qui, bien que potentiellement « électorale », se situerait « en dehors de toute sphère juridique », remettant en question la légalité et l’éthique de ces opérations. Un second quartier de haute sécurité doit ouvrir à Condé-sur-Sarthe, augmentant encore les capacités de ce régime carcéral controversé.