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La fermeture de la clinique des Franciscaines met fin aux naissances à Versailles, déracinant les futurs habitants de leur identité historique. Une décision controversée.

La ville de Versailles, jadis berceau des rois, assiste impuissante à la disparition d’une partie de son identité. Depuis le 1er juillet, la clinique des Franciscaines a fermé ses portes, marquant la fin des naissances sur le territoire versaillais. Une décision qui ne manque pas de soulever des vagues de mécontentement et de tristesse parmi les habitants. Désormais, les nouveau-nés sont contraints de voir le jour au Chesnay-Rocquencourt, transformant ainsi de futurs Versaillais en Chesnaycourtois, une altération de l’état civil qui frustre profondément.

Cette fermeture, orchestrée par le groupe australien Ramsay Santé, leader de l’hospitalisation européenne, sonne le glas d’une institution historique, longtemps gérée par les religieuses de la congrégation des Franciscaines missionnaires de Notre-Dame. Au-delà de l’aspect pratique, c’est une dimension culturelle et historique qui s’effondre. Le maire de Versailles, François de Mazières (DVD), dénonce cette perte, soulignant l’attachement des familles à leurs racines versaillaises.

La justification de Ramsay Santé repose sur la baisse du nombre d’accouchements, passant de 851 en 2022 à 769 en 2023, et une chute de 60% en une décennie. Cependant, cette explication peine à convaincre les élus locaux qui dénoncent une décision hâtive et un « coup de poignard dans le dos » pour la ville. Le regroupement des activités à Parly 2, avec un objectif de 1 500 naissances par an, est présenté comme une mesure de sécurité et de qualité des soins, mais pour beaucoup, c’est une délocalisation forcée qui nie la singularité de Versailles.

Cette situation laisse un goût amer. La ville des rois perd non seulement un service essentiel, mais aussi une partie de son âme, une anomalie qui marque la fin d’une époque pour les habitants et le patrimoine immatériel de Versailles.