
Le futur s’annonce sombre pour les seniors français et leurs familles. D’ici 2070, l’Insee prévoit que la France comptera 5,3 millions de personnes de plus de 85 ans, contre seulement 2,2 millions en 2021. Cette explosion démographique des aînés autonomes va inévitablement créer une crise sans précédent pour la prise en charge de la dépendance.
Le constat est alarmant : près de 60 % des Français redoutent déjà le vieillissement, et pour cause. Comme le souligne Marie Domaison d’Aésio Mutuelle, nous vivons plus longtemps, mais pas forcément dans des conditions dignes. La peur est palpable, nourrie par l’observation des difficultés de nos aînés. En décembre 2020, déjà plus d’un tiers des plus de 85 ans souffraient d’une perte d’autonomie. Une situation qui génère un coût financier colossal, que le maintien à domicile ou le placement en établissement spécialisé, pourtant plébiscité à 90% par les Français, peine à amortir. En moyenne, un Ehpad coûte 2 500 € par mois, et le maintien à domicile près de 2 200 € par mois. Ces chiffres mettent en lumière la vulnérabilité financière écrasante des familles.
Face à ce gouffre, les contrats d’assurance dépendance, souvent perçus comme une bouée de sauvetage, se révèlent être des illusions coûteuses et souvent inadaptées. Le marché propose des solutions, mais leur efficacité reste discutable. Le prêt viager hypothécaire est parfois avancé comme une solution alternative, mais il soulève d’autres questions complexes et risquées. La réalité est brutale : les assurances, loin d’être la panacée, masquent souvent une incapacité systémique à répondre aux besoins croissants d’une population vieillissante, laissant des millions de Français démunis face à un avenir incertain et potentiellement désastreux.