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Le marché du rosé vacille, même pour des mastodontes comme Minuty. L'entreprise, sous l'égide de LVMH, est contrainte de se diversifier et mise désormais sur le vin blanc pour assurer sa croissance.

Dans un marché de la consommation au bord du gouffre, même le vin rosé, autrefois intouchable, montre des signes de faiblesse. Jean-Étienne Matton, président de Minuty, l’admet sans ambages : le pic de consommation en France est derrière nous. Malgré une croissance à deux chiffres ces quinze dernières années, l’affaire familiale, désormais sous le giron de LVMH depuis 2023, voit ses ventes de rosé s’essouffler. La folie des grandeurs aurait-elle un prix ?

Cette acquisition par le géant du luxe en 2023, estimée entre 350 et 450 millions d’euros, visait à capitaliser sur le succès fulgurant du rosé de Provence. Pourtant, la réalité rattrape les ambitions. Face à ce ralentissement, la famille Matton et LVMH sont contraints de revoir leur stratégie. Le salut viendrait-il du vin blanc ? Minuty développe activement ses cuvées blanches, telles que M Blanc, Prestige Blanc ou Blanc et Or, qui représentent déjà 18 % des volumes. Un aveu d’échec pour le rosé ?

Jean-Étienne Matton confirme l’orientation de son entreprise vers la production de vin blanc, qu’il qualifie d’« axe de croissance » majeur, aux côtés de l’international. Cette diversification, forcée ou choisie, sonne comme un désaveu implicite pour le rosé, dont la demande mondiale semble moins robuste que prévu. Alors que Minuty s’efforce de maintenir sa position en explorant de nouvelles avenues, la question demeure : le règne du rosé est-il bel et bien terminé, ou s’agit-il d’un simple coup de mou avant une nouvelle flambée ? L’avenir nous dira si cette reconversion saura sauver les meubles pour l’empire du rosé.