
L’incertitude plane sur le secteur des vins et spiritueux européens à l’approche de la date fatidique du 1er août, marquant l’échéance potentielle de nouveaux droits de douane américains. Les exportateurs sont en alerte, craignant l’impact dévastateur sur leurs marges déjà sous pression. Les analyses les plus récentes révèlent un scénario préoccupant pour certains géants du secteur, tandis que d’autres semblent étrangement épargnés par cette tempête économique.
Selon les calculs d’UBS, Rémy Cointreau est en première ligne face à cette menace. Une application de 30% de droits de douane pourrait se traduire par une chute vertigineuse de 5,5% de sa profitabilité, un coup dur pour le groupe qui dépend fortement du marché américain. À l’inverse, une annulation totale de ces taxes pourrait lui offrir un gain spectaculaire de 11% de ses bénéfices, soulignant la fragilité de sa position face aux décisions politiques.
L’italien Campari n’est pas non plus à l’abri, anticipant un recul de 2% de son résultat opérationnel dans le cas le plus sombre, bien qu’une hypothèse optimiste pourrait le voir progresser de 4%. Cette fluctuation illustre la vulnérabilité du marché face aux caprices des relations commerciales internationales. Ironiquement, le géant britannique Diageo, pourtant massivement exposé au marché américain avec 37% de son chiffre d’affaires et près de la moitié de sa rentabilité globale, semble mieux armé pour encaisser le choc, avec un recul limité de ses bénéfices. Cette divergence soulève des questions sur la résilience inégale des entreprises face à une crise imminente, et met en lumière les failles potentielles dans la préparation de certaines d’entre elles.