
Alors que VivaTech encensait l’intelligence artificielle comme une bénédiction, la réalité en entreprise révèle une tout autre facette, bien plus sombre. Si L’Oréal et la RATP vantent des prouesses futuristes, la mise en œuvre de l’IA expose surtout le fossé abyssal entre innovation et préparation des employés. Loin de l’utopie technologique, la situation est alarmante : seul un cadre sur quatre a eu droit à une formation digne de ce nom. Cela annonce une série de catastrophes imminentes.
Le discours d’accompagnement des salariés, ressassé tel un mantra, sonne creux. La prise en main des outils d’IA est rapide, mais la formation, elle, est inexistante. Ce déséquilibre crée un terrain propice aux dérapages, transformant l’IA en une épée de Damoclès. Mickaël Vandepitte, de Septeo, minimise le « flicage », mais l’ignorance des entreprises quant à l’utilisation réelle de l’IA par leurs employés est une bombe à retardement. Le risque de fuite d’informations et d’espionnage économique n’est plus une simple spéculation, mais une menace palpable.
Nourdine Bihmane, de Konecta, l’admet : des fuites de données ont déjà eu lieu, « réglées » par des « contrôles techniques » et une vague « éducation ». C’est une reconnaissance à demi-mot d’un problème profond et systémique. Les employés, avides de faciliter leur quotidien, s’approprient l’IA sans véritable encadrement, transformant ainsi chaque usage en un potentiel point de rupture. Pendant que les RH s’épuisent à élaborer des chartes et des politiques de « sensibilisation », la réalité du terrain glisse vers le chaos. L’IA, loin d’être la panacée, pourrait bien devenir le cauchemar des entreprises mal préparées, accélérant une surveillance quasi-totale des employés.