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Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, s'oppose fermement à l'interdiction du voile pour les mineures, créant des tensions au sein du gouvernement et une polémique nationale.

La France est de nouveau secouée par une controverse brûlante autour du voile islamique, révélant des divisions profondes au sein même du gouvernement. Laurent Nuñez, ministre de l’Intérieur, a jeté un froid glacial sur les ambitions des Républicains en se déclarant catégoriquement « pas favorable » à l’interdiction du voile pour les mineures dans l’espace public. Une prise de position qui sonne comme un désaveu cinglant pour Laurent Wauquiez, fervent défenseur de cette mesure.

La proposition de loi de Wauquiez, déposée cette semaine, visant à proscrire le voile aux mineures, se heurte non seulement à l’opposition du ministre mais aussi aux réserves de nombreux professeurs de droit public. Ces experts pointent du doigt les risques d’inconstitutionnalité, rappelant les précédentes tentatives avortées, notamment celle de Gabriel Attal. L’idée même de s’attaquer à des symboles religieux par la loi semble mener la République vers un terrain miné, où le principe de laïcité pourrait bien finir par vaciller dangereusement.

Pire encore, les Républicains, dans une surenchère alarmante, envisagent même d’interdire le jeûne du ramadan aux moins de 16 ans. Ces propositions, jugées « très stigmatisantes » par Nuñez, risquent de créer un fossé infranchissable avec une partie de la population française. Le ministre met en garde contre la dérive vers un « délit d’opinion », soulignant l’importance de cibler les « structures » et les « individus » qui prônent l’islamisme, plutôt que de s’en prendre aux pratiques religieuses des jeunes filles.

Malgré ces avertissements, Aurore Bergé, ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, campe sur ses positions. Elle se dit résolument favorable à l’interdiction du voile pour les fillettes, invoquant la « protection des enfants ». Cette cacophonie gouvernementale met en lumière une fracture idéologique profonde, où la prudence républicaine semble parfois céder le pas à des logiques de confrontation. L’avenir de cette proposition reste incertain, mais une chose est sûre : le débat sur la laïcité et la place de l’islam en France est loin d’être clos, et les tensions ne cessent de s’intensifier.