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Le Premier ministre François Bayrou affronte une crise politique majeure avec un vote de confiance incertain, sur fond de dette colossale et de divisions. Son avenir semble compromis, menaçant la stabilité économique du pays.

Le Premier ministre François Bayrou s’enfonce dans une crise politique majeure en sollicitant un vote de confiance à l’Assemblée nationale le 8 septembre prochain, une initiative vouée à l’échec. Malgré un soutien total et inconditionnel d’Emmanuel Macron, qui tente désespérément de masquer le désarroi de l’exécutif, la majorité semble d’ores et déjà perdue. La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a beau minimiser la situation, l’ombre du « chaos » plane sur l’avenir politique de la France.

La dette publique française, atteignant des sommets alarmants (3 345,8 milliards d’euros, soit 114% du PIB fin 2025), est au cœur de cette manœuvre risquée. François Bayrou, conscient de l’ampleur du désastre financier, a lancé un ultimatum dramatique : « une dette de milliers de milliards d’euros est impossible à porter ». Pourtant, sa tentative de rallier les partis de gouvernement à sa cause se heurte à un mur d’oppositions. Les Insoumis, le Rassemblement National, les Écologistes et le Parti Socialiste ont déjà annoncé qu’ils voteront contre la confiance.

Même au sein de son propre camp, la tension est palpable. Si Gabriel Attal a promis un soutien indéfectible de Renaissance, il a aussi avoué ne pas être « d’accord avec l’ensemble de la copie » budgétaire. La ministre du Travail, Catherine Vautrin, a même révélé n’avoir pas été mise au courant de la décision de Bayrou, soulignant un manque de cohésion au sein du gouvernement. L’opposition n’a pas tardé à réagir avec virulence. François Ruffin (groupe Écologiste et social) appelle carrément à la démission du président Macron, le qualifiant de « verrou de la politique fiscale » et dénonçant un « état de chaos social, budgétaire, politique ».

Le monde économique observe cette débâcle avec une inquiétude croissante. Patrick Martin, président du Medef, a lancé un « appel à la responsabilité », craignant que l’instabilité politique n’aggrave une situation économique déjà fragile. Il met en garde contre une « rétention » des investissements et de la consommation, et alerte sur les risques d’expatriation des capitaux en cas de pression fiscale accrue sur les plus fortunés. La chute annoncée du gouvernement Bayrou pourrait ainsi plonger l’économie française dans une incertitude encore plus profonde, faisant craindre aux experts une dégradation de la confiance des marchés et une envolée de la charge de la dette. Le coup de poker du Premier ministre semble bien parti pour se transformer en un désastre politique et économique.