driver-with-phone-in-car
La Cour de cassation renie ses propres décisions sur les chauffeurs VTC, les déclarant indépendants. Un revirement qui menace gravement leurs droits sociaux et conforte les plateformes comme Uber.

Un revirement juridique stupéfiant vient de frapper le monde des VTC, jetant une ombre incertaine sur l’avenir de milliers de chauffeurs en France. Après des années de batailles judiciaires où la Cour de cassation avait fermement établi un lien de subordination entre les plateformes et leurs conducteurs, la haute juridiction a brutalement changé de cap. Deux arrêts récents, datés du 9 juillet, contredisent désormais cette position, affirmant que les chauffeurs sont bel et bien des indépendants.

Cette volte-face, survenue après des décisions claires en 2020 et réitérées en 2023, sème la confusion et la précarité. Elle semble accorder une victoire amère à des géants comme Uber, qui se félicitent d’une « reconnaissance de l’évolution de leurs fonctionnalités ». Pourtant, cette « évolution » repose sur des ajustements minimes : la transmission du prix et de la destination avant la course, la fin des sanctions pour refus de trajets, et l’absence d’exclusivité. Des modifications qui, pour beaucoup, ne masquent pas la réalité d’une dépendance économique écrasante.

La loi d’orientation des mobilités de 2019, censée encadrer le secteur, n’aura donc pas suffi à protéger les droits des chauffeurs VTC. En dépit des arguments passés soulignant le pouvoir de contrôle et de sanction des plateformes, la justice semble désormais balayer ces préoccupations, laissant les travailleurs de la gig economy dans une situation encore plus vulnérable. Cette décision pourrait avoir des répercussions désastreuses pour les droits sociaux et la protection des chauffeurs, déjà confrontés à des conditions de travail difficiles et à une rémunération souvent insuffisante.

En définitive, cette nouvelle jurisprudence représente un pas en arrière significatif dans la reconnaissance des droits des travailleurs des plateformes. Elle valide un modèle où la flexibilité proclamée cache une absence criante de sécurité et de garanties, renforçant le pouvoir des entreprises technologiques au détriment de ceux qui font fonctionner leur système. Les chauffeurs VTC devront, une fois de plus, affronter un avenir incertain, pris au piège entre la promesse d’indépendance et la dure réalité de la dépendance économique.