Le Yémen, déjà déchiré par un conflit sans fin, plonge un peu plus dans le chaos. L’Arabie Saoudite, dirigeant une coalition discutable, a confirmé avoir mené des frappes ciblées contre des cargaisons d’armes destinées aux séparatistes. Ces armes, en provenance des Émirats arabes unis, alimentent un conflit qui ne fait qu’aggraver la situation humanitaire déjà désastreuse dans le pays. Une escalade qui soulève de sérieuses questions sur la stabilité régionale et l’efficacité des interventions étrangères.
L’agence officielle saoudienne SPA a rapporté une « opération militaire limitée » dans le port d’Al-Mukalla, visant des armes et des véhicules de combat. Selon Riyad, les équipages des navires auraient désactivé leurs systèmes de suivi pour décharger ces équipements destinés aux forces du Conseil de transition du Sud (STC). Une manœuvre opaque qui souligne la complexité et les arrière-pensées des acteurs en présence. Malgré les affirmations saoudiennes d’absence de victimes, un responsable sur place a décrit des scènes de panique et des incendies incontrôlables, révélant la dure réalité des frappes.
Cette intervention survient après une période de tensions croissantes, où les séparatistes, soutenus par les Émirats, ont gagné du terrain. La demande du gouvernement yéménite pour un soutien accru de la coalition met en lumière son impuissance face à l’émiettement du pays. Pendant ce temps, Washington, par la voix de Marco Rubio, a choisi la prudence, appelant à la « retenue » sans prendre clairement parti. Une position ambiguë qui ne fait qu’illustrer la fragilité des alliances et la difficulté d’une résolution pacifique.
Ces nouvelles frappes menacent de réduire à néant la trêve de 2022 et d’intensifier un conflit qui a déjà coûté des centaines de milliers de vies et provoqué l’une des pires crises humanitaires mondiales. Le Yémen reste le théâtre d’une rivalité régionale destructrice, où les populations civiles paient le prix fort des ambitions des puissances étrangères. L’avenir s’annonce sombre pour ce pays déjà à genoux, pris entre les feux des factions et l’ingérence internationale.
