
Le Yémen, déjà ravagé par plus d’une décennie de guerre, est au bord d’un nouveau précipice. Le gouvernement yéménite, reconnu par la communauté internationale, a lancé un appel désespéré à la coalition saoudienne pour une intervention militaire immédiate. L’objectif ? Freiner l’avancée inexorable des séparatistes du Conseil de transition du Sud (STC), qui s’emparent de vastes territoires, menaçant de faire basculer le pays dans un chaos encore plus profond.
Les autorités yéménites implorent Riyad de « protéger les civils innocents » dans la province de l’Hadramaout, alors que les séparatistes, soutenus par les Émirats arabes unis, affichent une détermination sans faille à restaurer l’ancien État du Yémen du Sud. Une situation explosive exacerbée par les bombardements saoudiens qui ont déjà frappé les positions séparatistes, loin de dissuader le STC de ses ambitions de sécession.
Les tensions sont à leur comble, avec plus de 15 000 combattants yéménites massés à la frontière saoudienne, prêts à en découdre. L’Arabie saoudite, chef de file d’une coalition militaire, a bien dénoncé une « escalade injustifiée », mais ses actions semblent alimenter la discorde plutôt que de l’apaiser. Pendant ce temps, les appels à la « retenue » de la diplomatie américaine sonnent creux face à l’imminence d’une catastrophe.
Ce nouveau chapitre d’instabilité pourrait anéantir la fragile trêve de 2022 et plonger le Yémen, déjà confronté à l’une des pires crises humanitaires mondiales, dans un cycle infernal de violence. Les avertissements du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, concernant une « plus grande escalade » et des « graves répercussions sur la paix et la sécurité régionales » résonnent comme un funeste présage. Le pays le plus pauvre de la péninsule arabique est une fois de plus sacrifié sur l’autel des rivalités régionales, laissant des millions de civils à la merci d’un conflit sans fin.







