
YouTube, sous la pression constante concernant la protection des mineurs, a débuté le déploiement d’un outil d’intelligence artificielle aux États-Unis pour « déduire » l’âge de ses utilisateurs. Cette initiative, présentée comme une avancée pour la sécurité des jeunes, soulève de vives inquiétudes quant à la vie privée et la fiabilité de l’IA. Si le système estime qu’un utilisateur a moins de 18 ans, des « garde-fous » seront automatiquement activés, incluant la désactivation des publicités personnalisées et des restrictions de contenu. Cependant, la méthode, qui analyse les habitudes de navigation et l’ancienneté du compte, est loin de faire l’unanimité.
La plateforme affirme que si une erreur se produit, l’utilisateur pourra prouver son âge via une carte bancaire ou une pièce d’identité officielle, une mesure qui met en péril les données personnelles. Une pétition avec près de 100 000 signatures s’oppose déjà à ce système, dénonçant une « surveillance de masse » et des risques d’usurpation d’identité en cas de fuite de données. Cette technologie pourrait également s’étendre à d’autres services Google, transformant potentiellement chaque interaction en une collecte de données forcée.
Alors que YouTube se positionne en défenseur des enfants, son historique est entaché d’accusations répétées de négligence. L’Australie a d’ailleurs récemment durci le ton, bannissant YouTube aux moins de 16 ans, invoquant les « algorithmes prédateurs » de la plateforme et le fait que 37 % des mineurs australiens ont signalé du contenu préjudiciable sur le site. Ce revirement réglementaire met en lumière l’échec des géants de la tech à garantir un environnement sûr, poussant les gouvernements à des mesures drastiques. Les amendes pour non-conformité peuvent atteindre des millions de dollars, mais la question demeure : ces entreprises sont-elles réellement capables de protéger nos enfants, ou cette nouvelle ère de vérification d’âge n’est-elle qu’une façade pour une collecte de données encore plus massive ?