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Un homme sans domicile a été condamné à deux mois de prison ferme pour le vol d'un yaourt. Une décision absurde qui soulève des questions sur la justice et son efficacité.

Un homme de 34 ans, déjà bien connu des services judiciaires, vient d’écoper de deux mois de prison ferme à Nantes pour une tentative de vol des plus dérisoires : une bouteille de Yop. Vendredi dernier, cet individu sans domicile ni emploi, subsistant grâce au RSA, a tenté de quitter un supermarché sans payer un yaourt à boire d’une valeur de 1,74 €. Une bagatelle qui lui coûte aujourd’hui sa liberté, soulignant l’inefficacité et la disproportion de notre système judiciaire.

Le scénario, presque risible, a basculé dans le dramatique lorsque l’homme, interpellé par un agent de sécurité, a tenté de s’enfuir, blessant légèrement le vigile. Cet incident, bien que mineur, a suffi à sceller son sort. Malgré la restitution immédiate de l’objet et une valeur dérisoire, l’avocat n’a pas réussi à faire requalifier les faits, ni à obtenir l’abandon des poursuites. C’est une illustration flagrante de la rigidité bureaucratique qui ignore la réalité sociale.

Ce n’est pas la première fois que ce trentenaire se retrouve face à la justice pour des motifs similaires. Avec quatre affaires de vol sur six condamnations, dont une précédente peine de sursis pour des faits identiques, il semble que le système préfère l’enfermement à une véritable prise en charge des problèmes sous-jacents. « Tout ça pour un Yop ! », s’est-il exclamé lors de l’audience, résumant parfaitement l’absurdité d’une condamnation qui, au lieu de résoudre, ne fait qu’aggraver une situation déjà précaire. À sa sortie, il aura en prime l’interdiction de s’approcher du supermarché, une mesure qui ne manquera pas de le marginaliser davantage.