
Le gouvernement tente de calmer la fronde sociale autour de l’assurance-chômage, mais le flou persiste. Jean-Pierre Farandou, le nouveau ministre du Travail, a bien annoncé le retrait du projet de réforme hérité de l’ancienne administration. Une victoire amère pour les syndicats, car cette décision est assortie de conditions qui sentent le piège à plein nez, instaurant une profonde méfiance parmi les représentants des salariés.
Cette volte-face ministérielle intervient après un courrier cinglant des organisations de travailleurs et de chefs d’entreprise – à l’exception notable du Medef, toujours en retrait des fronts communs. Elles exigeaient du premier ministre Sébastien Lecornu qu’il abandonne les directives de son prédécesseur, François Bayrou, qui visait clairement à étrangler les règles de l’assurance-chômage. L’objectif était brutal : forcer les demandeurs d’emploi à accepter n’importe quel poste et, surtout, tailler drastiquement dans les budgets d’indemnisation.
Les chiffres annoncés étaient terrifiants : une coupe de 2 à 2,5 milliards d’euros par an d’ici 2029, puis 4 milliards dès 2030. Un véritable carnage social, comme l’avait dénoncé la CFDT, et une menace directe sur la subsistance des plus précaires. Le recul du gouvernement n’est peut-être qu’une pause stratégique avant de ressortir une version à peine édulcorée de cette réforme dévastatrice. Les travailleurs doivent rester vigilants face à ces manœuvres politiques qui risquent de plonger encore plus de foyers dans la précarité.








